Devenir entrepreneur, pas une mince affaire

J’aimerais vous parler aujourd’hui de mon épopée parcours pour créer ma boite. Je ne compte plus les années entre l’idée, la réflexion, les doutes et hésitations…amenant une évolution constante dans le projet. Bref, un parcours semé d’embûches, de déconvenues pour enfin trouver la confiance en soi et aller de l’avant.  

Du germe à l’idée

Au commencement, dans mon esprit, la boutique Mina-San devait regrouper tous les objets et créateurs de talents que j’avais découvert au fil du temps. Lors de mes études d’arts plastiques, j’ai participé à plusieurs conventions autour de la pop culture. Mon premier festival date de 1999, j’étais encore petiote mais le bonheur et l’excitation de la découverte était déjà présent. Je découvrais un univers foisonnant de créativité. Les animés que je regardais à la tv se retrouvait décliner sur d’innombrables supports illustrés, je découvrais le travail de ces auteurs pro mais également la scène « amateur » avec les fanzines et illustration. Mes 1er coup de cœur pour des artistes français : le Studio Onigiri composé de Galou et Darachan, les sublimes dessins de Morgil, d’Aurore Blackcat ou Lost Fish. Des ces années, j’en retiens l’euphorie des premières dédicaces, des premiers spectacles de cosplays puis des villages créateurs toujours en pleine expansion et plein de goodies et illustrations.

Je poursuis mes études en information et communication multimédia, sans jamais laisser tomber ma passion pour l’art et le dessin. Je découvre des créateurs dans de jolies boutiques bordelaises, les jolis motifs Mini-Labo pour Atomic Soda, les créations de Clémence G. et bien d’autres. Sans vrai travail, mon diplôme de master validé, l’idée d’ouvrir une boutique commence à germer dans ma tête. A ce moment là, je pense plutôt à des produits dérivés sur la culture japonaise et le manga. Je commence à chercher des fournisseurs…un travail assez pénible et long qui n’aboutira pas à grand chose…je suis assez consternée par le nombre de produits contrefaits qu’on me propose. Constamment connectée, je découvre de nouveaux sites et illustrateurs, la communauté CFSL en regroupe un bon nombre, des blogueuses qui créent des petits objets puis les plateformes de créations fait-main Etsy et A little Market. Je décide de laisser mon idée dans un coin de ma tête afin de la faire germer. Parallèlement, je rentre sur la région Stéphanoise (adieu Bordeaux, ma ville de cœur). Je re-découvre Lyon, ses boutiques, ses quartiers et découvre un vivier de créateurs. Je trouve quelques mois plus tard, un poste d’infographiste et d’assistante marketing dans une boîte industrielle,  je m’installe donc sur Lyon avec mon homme. L’équipe que je rejoint est vraiment sympathique mais après 2 ans 1/2, je commence à tourner en rond. Bien que l’ambiance soit chaleureuse je m’ennuie ferme et la hiérarchie ce n’est vraiment pas mon truc. D’un commun accord, je décide de quitter l’entreprise afin de commencer une nouvelle aventure. Celle de l’entrepreneuriat.

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Créer son entreprise et devenir entrepreneur

Je me suis construit pendant ces 2 années une petite épargne, toujours en pensant à cette idée de boutique. Au fil des année, le projet a mûri et évolué. Je tenais enfin mon concept, celui d’une boutique qui proposerait des produits de créateurs et de marques émergentes destinés à un public de geek et plus largement au plus grand nombre. Pas de contrefaçons mais des vraies créations originales, faites avec amour ! Dans mon esprit, j’attendais beaucoup de ce concept, je voyais tout en grand, peut-être un peu trop d’ailleurs. Je me disais que si je n’ouvrais pas directement cette immense boutique physique avec assez d’espace pour une galerie d’exposition et un coin pour des ateliers DIY ça ne servirait à rien. J’ai compris maintenant qu’il vaut mieux y aller étapes par étapes. Certes mon projet est ambitieux et intéressant mais il faut avoir les ressources nécessaires à sa création. Ce que je n’avais pas ou si peu. Je ne vous parle pas de la recherche de créateurs et produits (la partie la plus agréable mais la plus longue), du choix du nom de la boutique, je ne compte plus le nombre de changements qui se sont opérés, la plaie pour trouver un nom qui ne soit pas pris sur tous les médias sociaux >.<

Après m’être rendu plusieurs fois à Pôle Emploi, avoir suivi plusieurs conférences et ateliers sur la création d’entreprise et un même un concours où l’on m’a dit que je n’avais pas la fibre entrepreneuriale (merci), découvrir qu’à part aider les entreprises innovantes et les start-up, les personnes de plus de 30 ans n’ont pas à attendre d’avoir beaucoup d’aides. J’ai pris rendez-vous avec ma conseillère pôle emploi pour faire un peu bouger les choses. Elle m’a alors envoyé suivre une « formation conseille » auprès d’un organisme privé. J’ai suivi cette formation pendant 6 mois où j’ai récolté les bonnes infos et les démarches à suivre, afin de monter mon dossier. C’est dans cette formation que j’entends parler des coopératives d’activité, hourra !! J’aurais pu en intégrer une directement à mon entrée chez Pôle Emploi. Après avoir perdu presque 1 an, je décide de me renseigner sur les coop’ de la région. Je me rends à des réunions collectives de présentations des 2 coopératives les plus connues de Lyon. Je choisis d’en intégrer une, après 3 mails de relance j’ai enfin un rendez-vous individuel. Je rencontre une personne, je luis expose mon projet, elle me répond confiante qu’il ne devrait pas y avoir de problèmes pour que je puisse intégrer lors coop’ pour signer un CAPE.

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Signature d’un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise

Mais qu’est-ce qu’un CAPE me direz-vous ? Et bien, la coopérative d’activité fournit une aide et un accompagnement à la création d’une activité et à sa gestion économique. Le point fort de cette solution c’est que le porteur de projet n’a pas besoin de s’immatriculer et de créer sa propre entreprise. Pendant l’exécution de ce contrat (CAPE), le porteur de projet peut débuter son activité indépendante en toute légalité en utilisant la structure juridique de la coopérative. Un bon moyen de tester son projet avant de se lancer dans la création pure et dure. Moins de risques, un accompagnement pour apprendre à gérer ses comptes et un réseau pour ne pas rester isoler et partager son expérience. Plutôt cool, la coopérative prend en contrepartie 12% sur le chiffre d’affaire de l’activité (cotisations, assurance, notes de frais etc.). Le projet de la boutique physique est a ce moment là, mis de côté puisque une coopérative ne peut accompagner une activité qui nécessite un local. Je décide alors de créer une boutique en ligne pour débuter, en pensant toujours organisé des ateliers et des expos éphémères.

Pour en revenir au rendez-vous, j’en sors plus que confiante. Dans les semaines qui suivent, je relance la coopérative…aucune réponse. Je dois attendre le 31 décembre pour qu’on me dise qu’en fait mon projet ne peut être soutenue car ils n’en n’ont pas les moyens. Super pour finir l’année !! Assez déconcertée par cette réponse, je laisse couler ma déception jusqu’en début d’année. Je prends alors rendez-vous avec la seconde coopérative, Elycoop qui me donne un entretien quelques semaines plus tard. Je rencontre la personne qui avait fait la 1ère réunion d’information collective. J’expose mon projet une seconde fois, où j’en suis de mon étude de marché etc. L’entretien se termine bien, je suis assez confiante cette fois-ci mais je ne me dis pas que c’est gagné. Je patiente jusqu’à ce que le comité se réunisse pour savoir s’il valide ou non mon entrée en CAPE. La réponse tombe 2 semaines plus tard, et c’est validé. Oh yeah !! Après des échanges avec mon accompagnant, des papiers administratifs pour constituer mon dossier. Je me suis rendue hier au siège social de la coopérative, au Pôle Pixel de Villeurbanne, pour enfin signer mon CAPE.

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Mon contrat débute le 1er mars 2016, je vais faire de mon mieux pour que la boutique en ligne ouvre le plus tôt possible. Je dois encore contacter certains créateurs étrangers et revoir mon offre à la baisse. Bien que j’économise les frais de création d’une entreprise en entrant dans une coopérative, j’ai certains frais obligatoires qui sont assez élevés. Je pense débuter avec un nombre restreints de créateurs puis développés petit à petit mon offre pour vous proposez une sélection toujours plus originale et pointilleuse.

A bientôt je l’espère sur l’e-shop Mina-San,

6 réponses

  1. Pixocode dit :

    En gros c’est comme du portage salarial, mais avec des frais en plus, je trouve ça bizarre.
    Par contre pourquoi ne pas t’avoir mis en auto-entrepreneur ? Ça coûte rien et tu peux très bien vendre des produits… :/

    • askaelle dit :

      Je voulais pas me mettre en auto-entrepreneur pour ne pas créer de suite mon entreprise. Je ne veux pour l’instant que la tester pour ensuite me lancer en grand avec la boutique physique, je n’aurais plus qu’à créer une seule entité et pas deux ou faire une modif si je m’étais déjà mis en auto-entrepreneur. Je ferais mes demande d’aides financières à ce moment là. De plus la coopérative me permet d’apprendre le métier d’entrepreneur, d’être entourée. Je n’y connais rien en compta et gestion, du coup là c’est eux qui s’occupent de toute cette partie (j’ai accès à tout sur mon logiciel Louty) et j’ai des ateliers et formations selon mes besoins pour apprendre tout au long de l’année. Je continue de toucher mon ARE qui sera un peu diminuée si je fais un CA et si je me verse un salaire, ce qui est quand même bien pratique également ;)

      • Pixocode dit :

        Ben ça a l’air de plus coûter qu’en AE (« j’ai certains frais obligatoires qui sont assez élevés ») en AE t’a vraiment aucun frais. Sauf si c’est propre à l’activité de vente, mais j’en doute.

        Les formations c’est vrai que ça peut être sympa, par contre la compta d’AE c’est vraiment pas sorcier :)
        Y’a juste quand tu factures la TVA que ça devient chiant et complexe.

        Pour l’ARE ça c’est indépendant, même en société tu peux demander le maintien…

        Le jour où tu te met en AE pense à demander l’ACCRE si t’y à le droit, c’est super utile, ça descend les cotisations à 8% la première année au lieu de 26% et c’est progressif.

        L’autre problème de la coopérative d’activité, c’est que comme t’as un status de salarié (si c’est comme le portage) ça doit te sucrer 50% de ce que t’encaisse. :/

        • askaelle dit :

          En fait quand je parle des frais obligatoires, c’est pas par rapport à la coop’ mais aux frais de l’activité en elle-même. Genre les frais de liaison des moyens de paiement à ma banque, les modules supplémentaires Prestashop, et les frais de constitution de mon stock de départ, les frais d’envoie, les frais de douane parce que j’ai des créateurs étrangers etc. Pour rentrer dans la coopérative je ne paye rien du tout.

          Pour l’ACCRE oui c’était prévue ^^

          Le CAPE n’est pas un contrat de travail mais un contrat spécifique. Je ne suis pas considérée comme salariée pendant le CAPE, par contre si mon activité fonctionne bien et que j’ai dégage un CA suffisant et régulier je peux devenir salariée, et signer un CDI ou sortir du CAPE et m’immatriculer !

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